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Anémochore
30 novembre 2012

Les dragons sont fascinants

 

 

Pourquoi la figure du dragon est-elle aussi fascinante ?

 

 

 

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Pourquoi le personnage du dragon est-il aussi captivant ?

 

 

 

 

            Le dragon est un animal fabuleux qui figure dans la mythologie et dans les légendes populaires de presque tous les pays. Le dragon est l’une des créatures mythiques les plus connues et les plus mystérieuses.

 

 

            On peut trouver maintes explications à la fascination des hommes de toutes les époques de toutes les civilisations et de toutes les religions pour cet animal fantastique.

 

 

Tout d’abord, le dragon est un animal imaginaire né dans les rêves, inventé pour symboliser tout ce que l’homme ne comprend pas, n’explique pas ou tout ce qui le terrorise.

 

 

            Il est le plus souvent figuré sous l’aspect d’un serpent ailé, avec une tête monstrueuse de carnassier. Il est couvert d’une carapace d’écailles, souvent vertes, armé de griffes et de dents aiguës, d’un dard menaçant et vomit des flammes par la gueule. Sa queue est surpuissante. Il possède ainsi tous les attributs réunis des animaux sauvages, menaçants pour l’homme.

 

 

            L’aspect du serpent à la fois lisse et froid, glissant comme sur de l’eau, sinueux et laissant d’étranges traces dans le sable, a toujours inspiré la terreur. Sa morsure parfois mortelle et la puissance de cet animal, capable de donner la mort, l’a assimilé au mal, au destin maléfique, aux ténèbres. Il en est de même pour le dragon, tout au moins pour une partie seulement des mythes et des légendes. En effet, le dragon apparaît également sous des jours très positifs dans de nombreux pays.

 

 

            Ainsi, le personnage du dragon captive car il représente beaucoup de situations diverses et possède de nombreux caractères et de nombreuses capacités souvent opposés, ce qui ajoute à la complexité et à l’intérêt de la figure.

 

 

            Ainsi, le dragon est à la fois:

 

 

-       surpuissant et vulnérable

 

-       terrible et amical

 

-       méchant, néfaste et la plupart du temps portant secours à la veuve et l’orphelin

 

-       expression du mal et noble et brave

 

-       caparaçonné d’écailles et de griffes et capable d’émettre des chants qui emplissent les cœurs d’amour et de tristesse

 

-       fantastique et improbable et proche et réel

 

-       immortel et destructible

 

-       doué de pouvoirs magiques et faible

 

-       porteur d’un héritage ancestral et vivant au quotidien avec les humains

 

-       …..

 

 

 

 

 

 

C’est le cas, par exemple, dans ERAGON : Saphira la dragonne née de l’oeuf aux lueurs bleues découvert par Eragon, sera sa compagne de route pour combattre le traître Galbatorix, le dragonnier fourbe qui veut détruire tous les dragonniers  non sans s’être, auparavant, approprié tous leurs pouvoirs magiques. Avec l’aide de son mentor Brom et de Saphira, Eragon fera renaître l’âge d’or de la justice à la suite de formidables aventures. Ils rencontreront, entre autres, un dragon d’or, Glaedrs, chevauché par Oromis. La formation du dragonnier est éprouvante et de cette démarche initiatique naît une complicité, une amitié réciproque entre le dragon et son maître.

 

 

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                                   Saphira et Eragon (image tirée du film)

 

 

 

Un autre exemple nous vient de Chine : On pensait que la nuit tombait quand le dragon fermait les yeux, que les fleuves débordaient quand il se retournait dans l’eau, que la terre tremblait quand il éternuait et que les orages, les coups de tonnerre et les éclairs fulgurants étaient provoqués par des batailles de dragons.

 

Mais le dragon était également le lien entre les hommes et les Dieux et interférait en leur faveur.

 

 

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Mur aux 9 dragons dans le parc Behai (Beijing)

 

 

Suivant les continents, les cultures, les traditions, le dragon habite aussi bien dans l’eau, dans le ciel ou sur la terre.

 

Le dragon est un être de feu, d’eau, d’air et de terre. On retrouve ici les quatre éléments fondateurs.

 

 

Les dragons ont de nombreuses qualités et de nombreux défauts. Certains sont caractéristiques et permettent une proposition de classement ou plutôt de repères :

 

 

Le dragon peut être très gourmand et vorace :C’est le cas de la Tarasque, dragon dévoreur du Rhône, qui mangeait tous ceux qui voulaient traverser le fleuve. Ce mythe, attaché aux crues et aux débordements mortels du fleuve, fut récupéré par l’Eglise qui proclama que Ste Marthe mit fin aux agissements du monstre en lui jetant tout simplement… de l’eau bénite.

 

 

 

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La Tarasque : sculpture de pierre à Tarascon      

 

 

 

 

 

Ste Marthe maîtrisant la Tarasqueimage006

 

 

 

 

 

Le dragon accumule des richesses, les cache au sommet des montagnes ou au fond des grottes et les gardes jalousement : Le dragon symbolise ici les obstacles qu’il faut surmonter pour conquérir les « trésors de la vie ».

 

Exemple : Le dragon à huit têtes (Japon) et l’histoire d’Hercule au jardin des Hespérides.

 

Dans un jardin situé à l’extrême occident, sur le mont Atlas (limite alors reconnue des grecs), se trouvait un pommier aux fruits d’or. C’était le présent offert par Gaïa, déese de la terre, à Héra lorsqu’elle épousa Zeus. Elle le confia à la garde de Titanet de ses filles les Hespérides. Héra envoya de surcroît le dragon Ladon, celui qui ne dort jamais, protéger ce jardin dont les mortels ignoraient l’emplacement.

 

Eurystée demanda à Hercule, parmi ses douze travaux, de lui rapporter des pommes d’or. Après de multiples péripéties, Hercule parvint à tuer le dragon de ses flèches empoisonnées et récupéra trois pommes d’or. Ce chapardage lui valut, par la suite, la colère d’Héra qui le frappa de folie.

 

 

 

 

 

Héraclès et Ladon, poterie grecque               

 

 

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Les hespérides, Ladon et le pommier d’or                

 

 

Le dragon peut être le Mal absolu :

 

Au Moyen Age, le dragon est assimilé au diable et au malin. On le voit souvent représenté sur les sculptures et les bas reliefs religieux. Ainsi par exemple, sur les tympans de l’abbatiale romane de Conques et de l’élise romane d’Espalion représentant le jugement dernier. Le dragon dévore les hommes voués à l’enfer.

 

De même figure-t-il sur les corbeaux soutenant les arches ou les toitures, sur les chapiteaux surplombant les colonnes ou encore en gargouilles.

 

 

 

 

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Abbatiale de Conques Tympan Le jugement dernier (Aveyron)

 

 

 

 

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Détail du tympan de Conques (Aveyron)

 

 

 

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  Gargouille de Notre Dame de Paris en forme de Dragons

 

 

 

 

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Chapiteau de l’église de Mozac (Puy de Dôme)

 

 

 

 

 

L’Eglise  a en effet récupéré les nombreux mythes et légendes païennes et les croyances populaires pour les assimiler à son propre enseignement, le dragon terrifiant, représentant le mal, l’enfer et les ténèbres.

 

Le dragon est vaincu par les hommes et les femmes de foi, tels Ste Marthe et la Tarasque, St Michel et le Bête de l’Apocalypse, St Georges, St Clément, St Sylvestre, St Roger qui sauve Angélique, ou encore Ste Marguerite qui n’a eu qu’à toucher le dragon de sa croix pour qu’il se couche à ses pieds.

 

 

 

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St Roger sauvant Angélique du dragon (Ingres XIX ème siècle)

 

 

 

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St Michel terrassant le dragon (Ucello XV ème siècle)

 

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St Georges tuant le dragon (Le Tintoret XVI ème siècle)

 

 

 

Les dragons possèdent des secrets immémoriaux, des pouvoirs magiques et connaissent les cachettes de trésors fabuleux: Ils sont ainsi enviés et jalousés.

 

Les hommes ont espéré percer ces secrets, ceux de la nature de la vie, de l’immortalité,  et comprendre par exemple le langage des animaux. Pour cela il faut ruser, apprivoiser ou se battre et vaincre le dragon.  C’est ce que raconte par exemple la légende scandinave du prince Sigurd , gravée à la façon d’une B.D. sur un rocher en Suède, il y a très longtemps.

 

Sigurd tue le dragon Fafnir, fait rôtir son cœur, se brûle le doigt en voulant voir s’il est cuit, lèche son doigt pour apaiser la brûlure, goûte ainsi au sang du dragon et  tout à coup comprend le langage des oiseaux.

 

 

 

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Fafnir se lèche le doigt brûlé, plein du sang du dragon (Sculpture sur bois musée national de Stockholm)

 

 

 

 

Le dragon peut être gentil, généreux et porteur d’espoir : Les hommes ont toujours redouté la mort. Le dragon peut donner l’immortalité. En Chine et au Japon il est souvent porteur d’une perle de Jade qui donne la vie éternelle. La légende du dragon à la perle  en est une illustration.

 

 

Le dragon fait aussi tomber la pluie qui rafraîchit, arrose les champs, fait pousser le blé et fleurir les jardins. C’est donc lui qui aide les hommes à combattre la redoutable sécheresse qui provoque la famine (Chine). On l’honore au cours de cérémonies et de défilés hauts en couleur.

 

 

Le dragon donne le pouvoir au suzerain. Les chinois, qui redoutaient et adoraient, à la fois, leur empereur l’ont assimilé au dragon, animal effrayant et bénéfique. L’empereur en était le fils et quand il mourait, on prétendait qu’il montait dans le ciel sur un dragon. Les souverains et les princes conservaient, dans leurs armoires, de somptueuses « robes à dragons », habits de cérémonie. De même, tous les objets de la vie quotidienne impériale étaient décorés avec un dragon.

 

 

 

 

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Décor de soierie représentant un dragon sur une robe impériale chinoise

 

 

 

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Robes à dragon ayant appartenu à un mandarin (Chine XVI ème siécle)

 

 

 

 

 

Le dragon protège les marins contre les dangers de la mer : Il permet aux marins de vaincre les tempêtes, les vents furieux et de voir dans le brouillard. Ainsi, les Vikings, navigateurs scandinaves, fixaient-ils des têtes de dragons à la proue de leur navire, pour le défendre contre les mauvais esprits cachés dans les flots (« drakkars » signifie « dragon » chez les Vikings).

 

 

 

 

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Dessin de Drakkar

 

 

 

 

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Drakkars, tapisserie de Bayeux (XI ème siècle)

 

 

 

 

 

Quelques dragons célèbres et quelques cousins connus :

 

 

-> Romans et fictions contemporains :

 

 

-       Ancalagon le noir, le plus grand des dragons ailés de la terre du milieu (Tolkien, Le Seigneur des anneaux)

 

 

-       Smaug, le dragon qui garde le trésor d’Erébor, dans Bilbo le Hobbit

 

 

-       Saphira, la dragonne d’Eragon

 

 

-       Draco, le dernier dragon d’Angleterre, héros de « Cœur de dragon »

 

 

-> Le Moyen-Age européen :

 

 

-       Draco Magnus, la bête de l’Apocalypse de St Jean, terrassé par St Michel

 

 

-     Dewi, le dragon symbole du Pays de Galles

 

 

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-      

                           C’est le dragon rouge  réveillé par Merlin dans la légende arthurienne

 

 

-       Le dragon rouge et le dragon blanc, les deux héros de la légende Arthurienne, qui s’affrontent à mort et sont enterrés dans un caveau de pierre, au centre de l’Angleterre

 

 

 

-       Tristan et Iseult : Tristan combattit le dragon, fut blessé, trancha la langue du dragon et la mit contre sa peau. Il fut empoisonné, soigné par Iseult, et put ainsi démontrer face au félon qu’il était bien le tueur du monstre.

 

 

-       Fafnir, héros de la mythologie nordique, dans le cycle de Sigurd

 

 

-> Mythologie grecque

 

 

-       Dragon gardien de la Toison d’or (Grèce) : Jason, accompagné des Argonautes débarque dans une île et doit combattre le dragon afin de récupérer la Toison d’or.

 

 

-       Echidna, mi-femme, mi-serpent, engendra avec Typhon, quatre monstres : Cerbère, l’Hydre de l’Erne, la Chimère, le Lion de Némée ; et avec le chien Orthros, le Sphinx

 

 

-       L’Hydre de l’Erne (marais de Grèce), serpent à neuf têtes, aux effluves pestilentielles, tuée par Hercule

 

 

-       La Chimère, tête et poitrail de lion, ventre de chèvre et queue de serpent, crachant des flammes et dévorant tout sur son passage, fut tuée par Bellérophon, monté sur son cheval Pégase, avec des flèches plombées dont le métal fondit à l’ardeur des flammes que la Chimère émettait.

 

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Bellérophon tue la Chimère avec Pégase son cheval ailé (Peinture sur un vase grec)

 

 

 

-       Le Sphinx ailé : monstre à tête et à buste de femme, à corps de lion, aux larges ailes d’oiseaux, à la queue de serpent et aux griffes d’aigle, qui s’installa aux portes de Thèbes et dévorait tout ceux qui ne pouvaient pas répondre à ses énigmes. Œdipe y parvint et de dépit, le Sphinx se jeta de la falaise.

 

 

 

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Œdipe et le Sphinx (peinture sur un vase grec)

 

 

-       Ladon, qui garde les pommes d’or du jardin des Hespérides

 

 

-> La Chine et l’Orient

 

 

-       Le dragon paresseux, en Chine, qui, ne faisant rien dans les cuisines du palais céleste, est puni et désormais chargé de transporter les nuages au-dessus de la terre

 

 

-       Le dragon doré (Chine), conseiller de l’empereur Dragon, qui imagine une ruse pour faire pleuvoir et éviter ainsi une grande sécheresse aux hommes

 

 

-       Le dragon à la perle de Jade (Chine) qui, accompagnant un jeune homme généreux, lui donne sa perle pour guérir sa maman.

 

 

 

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Le dragon à la perle de Jade

 

 

 

-   Le dragon à huit têtes (Japon) : Un Dieu désobéissant est condamné à   prendre forme humaine, combat et tue l’hydre et épouse une jeune princesse

 

 

-> Amérique centrale :

 

 

-     Quetzalcóatl, le serpent à plume, dieu créateur de l’humanité chez les Aztèques, dieu du jour et de la nuit.

 

 

 

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Représentations du dieu serpent à plumes Quetzalcóatl (Mexique)

 

 

Et tant d’autres qui peuplent mes lectures et mes rêves

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J’aime les dragons dont les aventures me font rêver à des temps passés, présents et futurs et des lieux très divers, stimulent mon imaginaire et me permettent de m’évader. Peut-être est-ce dû au fait que mon signe astrologique chinois est le dragon?

 

 

A SUIVRE..........

 

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